L’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) indique dans un rapport que plus de 10% des accidents de travail suivis d’un arrêt maladie ont pour cause une glissade, tous métiers confondus. L’industrie agroalimentaire et les ateliers de mécanique sont les plus touchés.
Les travailleurs isolés situés dans des zones à risques doivent donc être équipés de dispositifs permettant une résistance au glissement pour prévenir les glissades, mais également capables d’avertir rapidement les secours lorsque la chute n’a pas pu être évitée.
Sommaire
Les facteurs favorisant les glissades
Les facteurs pouvant favoriser la glissade sont nombreux. Il est possible de les répartir en trois grandes catégories.
1- Les facteurs matériels
Il est possible de distinguer trois types de facteurs matériels : ceux provenant du sol, ceux provenant des chaussures et ceux provenant des produits pouvant se trouver sur le sol.
Caractéristiques du sol
La nature du sol a une grande importance. Suivant s’il s’agit de carrelage, de béton ou de goudron par exemple, ses caractéristiques physiques peuvent être très différentes. Rugosité, relief, dureté ou encore température peuvent diminuer ou augmenter de façon très significative les risques de glissade. Il faut naturellement prendre en compte également l’inclinaison du sol. Le changement de nature du sol, s’il est mal indiqué peut également être très dangereux. Des plaques de métal sortant d’un laminoir dans une aciérie seront très chaudes, mais pourront avoir la même apparence que des plaques refroidies et entreposées par exemple. Si un salarié peut sans problème marcher sur une plaque froide, pour effectuer un contrôle par exemple, une plaque chaude sera en revanche très glissante. Elle peut donc représenter un danger grave de chute et de brûlure si elle n’est pas signalée spécifiquement.
Caractéristiques des chaussures
La nature et la forme des semelles des chaussures ont également une grande importance dans la prévention des glissades. La matière doit être adaptée aux conditions de travail (souple pour mieux adhérer au sol ou dure pour mieux protéger le pied d’éléments coupants par exemple). De même que les sculptures qui peuvent favoriser l’accroche au sol ou l’évacuation de liquides.
Caractéristiques des produits se trouvant au sol
Un produit recouvrant le sol peut en changer les caractéristiques en le rendant glissant. Eau, gasoil, solvant, boue, sciure, copeaux peuvent réduire l’adhérence de la chaussure au sol et augmenter ainsi les risques de glissade.
2- Les facteurs biomécaniques
Les facteurs biomécaniques sont liés aux déplacements des travailleurs. En fonction de la vitesse de déplacement, de la pression exercée sur le sol (dépendant du poids de la personne mais également de sa façon de se déplacer, de marcher ou de courir), les risques de glissade peuvent augmenter. La condition physique entre également en ligne de compte. Une blessure, même ancienne, peut diminuer la capacité d’une personne à s’adapter aux conditions de déplacement sur une zone glissante.
Les facteurs environnementaux
La qualité de l’éclairage, l’organisation des locaux mais également l’organisation du travail sont des facteurs environnementaux pouvant augmenter le risque de glissade. Un éclairage insuffisant ou inadapté, une mauvaise organisation des postes de travail peuvent conduire à masquer totalement ou partiellement les risques de glissade.
Des contraintes de temps, des cadences nécessitant de travailler dans l’urgence sont également des facteurs aggravants pouvant conduire à une baisse de la vigilance et à une glissade accidentelle.
Les mesures préventives des glissades
Afin de diminuer le risque de glissades et d’accidents de travail, des mesures préventives peuvent être prises.
Conception des locaux
L’organisation des locaux a un rôle très important à jouer dans la prévention des risques. En adaptant les zones à risques et en ajoutant des éléments de sécurité (rampes, mains courantes) pour faciliter la circulation des travailleurs, on diminue les chances de glissades.
L’éclairage doit également être adapté de façon à pouvoir facilement repérer la signalétique et modifier son comportement dans les zones à risques.
Revêtements de sol
Le revêtement de sol doit être adapté à l’activité des travailleurs. Non seulement il doit présenter un coefficient de frottement suffisant pour améliorer la résistance au glissement et diminuer les risques de glissade, mais il doit également être homogène. Il faut éviter les disparités ou la coexistence de revêtements présentant des niveaux d’adhérence très différents. Lorsque ce n’est pas possible, une séparation physique très claire doit être mise en place. Dans le cas de tapis, ils doivent être fixés au sol afin qu’ils restent toujours à plat et qu’ils ne glissent pas eux-mêmes sur le sol lors du passage des travailleurs.
Entretien des sols
Le sol doit être nettoyé régulièrement conformément aux consignes fournies par le fabricant. Le premier nettoyage après la pose doit être particulièrement soigné afin d’obtenir une surface de qualité optimale. Des nettoyages quotidiens doivent ensuite permettre de maintenir cette qualité dans le temps.
Le sol doit également être maintenu dans un état propre et sec. Les postes de travail et de circulation doivent être protégés des intempéries. Des moyens de récupération de l’eau et des polluants doivent être mis en place (pentes, bacs de récupération et bacs de rétention).
Enfin, tout revêtement de sol endommagé ou usé doit impérativement être changé.
Chaussures anti-dérapantes
Si la qualité et l’entretien du sol relèvent de mesures globales, le port de chaussures antidérapantes relève de la protection individuelle du salarié.
Les chaussures doivent être adaptées à l’activité du salarié ainsi qu’à la nature du sol et des produits susceptibles de s’y trouver. Les salariés peuvent être équipés de trois types de chaussures avec une bonne résistance au glissement :
- SRA : présence d’eau sur le sol.
- SRB : présence de produits gras sur le sol.
- SRC : présence d’eau et/ou de produits gras sur le sol.
Prendre en compte l’usure des équipements
Si les revêtements de sol s’usent, il en est de même de tous les équipements fournis au travailleur. Il est important d’apporter un soin particulier au contrôle et au renouvellement de ces équipements (tenue de travail, protections, chaussures, casques, lunettes…) afin que la protection du travailleur soit toujours optimale.
La norme glissance R10 & ses indices de glissance
Il existe des normes concernant la sécurisation des sols glissants. La norme européenne DIN EN 16165 qui remplace la norme DIN 51130, caractérise les différentes zones susceptibles d’être glissantes en plusieurs catégories. Ces catégories sont désignées par la lettre « R » suivie d’un numéro et indiquent un classement de glissance ou indice de glissance. Le classement va de R9 à R13. Plus le numéro est important et plus la résistance au dérapage ou à la glissade est importante.
- R9 : adhérence normale sur une pente supérieure ou égale à 6°.
- R10 : adhérence normale sur une pente supérieure ou égale à 10°.
- R11 : adhérence normale sur une pente supérieure ou égale à 20°.
- R12 : adhérence normale sur une pente supérieure ou égale à 27°.
- R13 : adhérence normale sur une pente supérieure ou égale à 35°.
Les catégories R9 à R11 sont plutôt utilisées pour des revêtements de sol domestiques (salle à manger, terrasse, salle de bain, piscine…) alors que les catégories R12 et R13 sont réservées à des utilisations professionnelles. Ce sont donc plus ces deux dernières catégories de sol qui seront rencontrées dans l’industrie ou dans les locaux professionnels à risque de façon générale.
Quel dispositif PTI pour le travailleur isolé ?
Équiper les salariés d’équipements de protection adaptés comme des chaussures antidérapantes n’élimine pas tous les risques de glissade.
Lorsqu’en plus, il s’agit de travailleurs isolés, il est important de leur fournir une protection supplémentaire grâce à un système d’alerte.
Les dispositifs Dati Plus, légers et discrets, sont intégrés aux vêtements de travail et protègent ainsi en permanence le travailleur. Intégré dans un vêtement ou porté dans un brassard ou à la ceinture, le dispositif Dati Plus est en mesure de détecter toute situation d’urgence. Capable de repérer une chute ou une perte de connaissance, le boîtier GSM Dati Plus déclenche automatiquement une alerte. Transmise à un opérateur, ce dernier est alors à même d’évaluer la situation et de déclencher l’envoi de secours. Ayant la possibilité de géolocaliser précisément le porteur du dispositif, même dans des conditions extrêmes, il pourra également guider les secours pour une intervention plus rapide et plus efficace.
Pour conclure sur la résistance au glissement
Même en prenant toutes les précautions nécessaires, il est impossible de supprimer totalement le risque de glissade et donc de chute. Le dispositif Dati Plus apporte une protection supplémentaire à vos travailleurs en leur permettant de déclencher une alerte en cas de problème et d’être secourus rapidement.
N’hésitez pas à nous contacter afin que nos experts puissent déterminer avec vous la solution la plus adaptée à vos besoins.